Gestion: Proposé le 24 décembre 2020 par Max Bertin, actualisé le 10 janvier 2021.
Brexit: Finalement, le pire est advenu avec la signature d'un accord en cette veille de Noël 2020, en sacrifiant les pêcheurs européens et en permettant au Royaume-uni un accès libre et sans contrainte au marché de l'Union Européenne.
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, peut pérorer, fanfaronner sur les thèmes de la pleine souveraineté retrouvée, du contrôle total sur les eaux britanniques et la mise à l'écart de la CJUE pour trancher les différends commerciaux pouvant surgir et la faculté de réviser l'accord à chaque avancée technologique.
Les participants aux tractations se félicitent de l'accord commercial conclu avant le 31 décembre 2020, comme si la ratification par les parlements britannique et européen n'existaient pas, pas plus que l'aval du Conseil du l'Union Européenne n'est nécessaire.
Mise à jour du 10 janvier 2021 : le parlement britannique a adopté l'accord ainsi que le conseil de l'U.E. comme l'aurait fait un bureau d'enregistrement, car n'en doutons pas, il est peu probable que l'ensemble des députés anglais ait eu une connaissance approfondie, dans un délai si court, du texte soumis à leur approbation.
Lorsque vous entendez des négociateurs se congratuler de la signature d'un accord, sous contrainte de temps et à la limite du temps imparti, ici le 31/12/2020, il y a tout lieu de s'inquiéter.
Il y eut des précédents, comme la signature de l'accord de Munich de septembre 1938 où sous prétexte d'avoir (provisoirement) sauver la paix au prix de la disparition de la Tchécoslovaquie, nos pères eurent le bénéfice de la seconde guerre Mondiale.
Certes, comparaison n'est pas raison, la guerre, aujourd'hui, est principalement économique et il est à craindre que l'Union Européenne l'ait, déjà, perdue avec cet accord ou l'accord commercial U.E.-Chine, particulièrement déséquilibré et ne dit rien des nouvelles routes de la soie Chinoise.
A force de contorsions et de reports répétés du terme des négociations, l'accord post-Brexit, conclu la veille de Noël 2020, s'appliquera "provisoirement" mais en réalité à titre provisionnel dès le 1er janvier 2021, puisqu'il ne semble faire aucun doute que le parlement européen et les états l'accepteront après l'approbation du Conseil de l'Union Européenne et le soutien unanime des 27 dirigeants européens. Il devra être traduit dans toutes les langues de l'U.E., puis analysé et non amendé par le Parlement européen, qui peut encore rejeter purement et simplement l’accord.
Option hautement improbable, à moins que d'ici là BoJo Boris Johnson, 1er ministre britannique ne fasse des siennes en voulant redorer son blason après la gestion calamiteuse de l'épidémie de Covid-19, calamiteuse au point de développer une version toute britannique du virus.
Commentaire : Jusqu'où ira l'affirmation de l'indépendance du Royaume-Uni. Telle est la question qui se pose à la Grande-Bretagne. Comment marquer plus visiblement les effets positifs de l'accord post-Brexit alors que les pêcheurs anglais sont mécontents, que les écossais aimeraient se séparer du Royaume-Uni et que l'Irlande du nord est dans une situation administrative boiteuse toujours britannique mais encore compatible avec l'Union Européenne?
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