Gestion: Proposé par Max Bertin actualisé le 12 août 2022.
A se focaliser sur le chiffre du jour, on manque de recul pour bien apprécier l'évolution du chômage, après les restrictions et les contraintes liées à l'épidémie de coronavirus.
A quoi sert-il de comparer des taux de chômage ou des nombres de chômeurs en temps de crise épidémique, si ce n'est l'équivalent d'une prise de température d'un malade? Cela permet juste de constater l'état du malade, ici, que l'impact de l'épidémie sur l'emploi diminue. Il est, pour autant, impossible d'en attribuer le mérite à qui que ce soit, individuellement ou collectivement.
On le sait pour l'avoir vécu, la gestion de l'épidémie de coronavirus par le duo Macron&Castex, tels des McFly&Carlito de la politique, fut des plus mauvaises,Notez l'euphémisme! comme développé ici
Toutefois, toujours prompt à voler au secours de la victoire, Macron et ses comparses s'attribuent le mérite de cette baisse en trompe-l'œil. Assertion, loin de la réalité, reprise à l'envi dans la PQR.
Le méta-langage journalistique décrit, même, comme stable ou à peu près le taux de chômage du 2nd trimestre 2022,
alors que d'évidence, voir le graphique ci-dessous, le taux d'icelui est remonté par rapport au 1T2022. L'Insee dénombrant 29.000 demandeurs d'emplois de plus qu'au trimestre précédent.
Comme on peut le constater, le taux de chômage du 2T2022 (7,1%) a retrouvé le niveau d'avant le pic de contaminations de la 1ère vague en mars-avril 2020, tandis que le taux de chômage du 2T2022 est en hausse à 7,4 %
Conséquemment, la baisse dont se targuait le gouvernement Castex et Macron n'est en rien due aux effets d'éventuelles mesures initiées par la fine équipe à la tête de l'état, à contrario des annonces quasi-triomphantes de l'exécutif et de ses affidés qui, par obéissance servile ou par manque d'esprit critique, reprennent mot à mot la communication de l'Insee.
Ou comment faire prendre aux gaulois réfractaires à tous changements des vessies pour des lanternes
Pourtant, ne devrions-nous pas être habitués, depuis plus de 30 ans, à ces annonces victorieuses à chaque baisse, plus ou moins hypothétique selon l'annonce, du nombre de chômeurs?
Sous le précédent mandat présidentiel, la méthode Castex, si méthode il y avait, consistait à agiter les bras comme un sémaphore pour montrer qu'il s'activait.
Brasser de l'air pour faire du vent médiatique et occuper le proscénium, c'est en plein le rôle d'un 1er ministre pour masquer une absence de résultat sur l'évolution du chômage ou d'incidence sur la propagation du virus.
A revendiquer comme des victoires, ce qui n'était que vœux pieux, comme les accélérations ou les horizons dont il a oublié qu'ils reculent à chaque prétendue avancée, ainsi de la vaccination et du million de vaccinés à l'horizon de juin, puis de l'été et enfin de septembre. Souvenez-vous. Mais c'était sans tenir compte de l'inexistence ou de l'inorganisation des lieux de vaccination ni de l'insuffisance des vaccins disponibles.
Peut-on présumer, qu'avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, un régime d'exceptions aux lois ordinaires de la république, la tendance à la baisse des contaminations, mais pas des décès, qui préfigure la fin de la 7ème vague, le retour à un taux de chômage d'avant covid-19 et malgré l'alerte lancée par le nouveau ministre de la santé d'une possible 8ème vague à l'automne, qu'un retour à une situation plus proche de la normale est possible.
Commentaire: Le Pdt Macron et ses gouvernements successifs n'en ont pas fini avec les moyens de contraindre les populations. Aujourd'hui la covid-19, demain la sobriété énergétique et le changement climatique, bel avenir de nouvelles restrictions.
Lectures complémentaires:
- Demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi au 2e trimestre 2022 - DARES indicateurs N°31 juillet 2022 ou ici
- Jean Castex: l'accélération sur tous les tons comme remède à tous les maux.