Gestion: Proposé par Marc Bertin actualisé le 27 nov. 17
Les médias souffrent d'un tropisme fréquent en matière de technologie, c'est de n'en présenter que les aspects favorables en omettant ou en masquant les effets néfastes voire pervers. il en est des crypto-monnaies comme des autres nouvelles technologies.
Une illustration avec l'un des titres d'ouverture du journal de France Culture à 12h30 le 27 nov. 2017. Il est consacré au cap franchi par la valeur du Bitcoin, 9.000$, comme vous pouvez l'entendre dans cet extrait du journal. Pas d'allusions aux pertes entraînées par la disparition de plateformes d'échange ni au caractère grandement spéculatif ou de la volatilité de la valeur des crypto-monnaies.
L'arrivée de cmegroup.com sur le marché des "futures" en Bitcoin au quatrième trimestre 2017 et l'annonce, en Octobre 2017, de la banque Goldman Sachs, dont la fiabilité est sujette à caution, d'envisager de créer un département dédié aux crypto-monnaies, sonnent la fin des petits spéculateurs amateurs. Avec la venue de ce type d'acteurs, les crypto-monnaies deviennent encore plus spéculatives et donc présentent encore plus de risques. Gardons en mémoire la crise des subprimes, certes différente mais dans le même registre, la perspective de gros gains rapidement.
Sur le long terme et à conditions d'avoir échappé aux piratages et aux vols, l'achat de bitcoins, au bon moment, peut être une bonne affaire.
vous pouvez consulter et comparer avec le cours actuel du
A court terme, le graphique montre les fluctuations journalières, sur une période de 10 jours, du 18 au 27/11/2017. Les colonnes rouges indiquent le volume des ventes de Bitcoins tandis que les colonnes vertes concernent des achats. Etudiez-bien les variations d'un jour sur l'autre et au sein d'une même journée. Etes-vous prêts à perdre 10, 15 ou 20% de la valeur de votre portefeuille?
Sur les marchés spéculatifs les perdants sont toujours les mêmes : les petits porteurs. Ils sont mal et insuffisamment informés, n'ont qu'un accès indirect par leur courtier au marché et disposent de trop peu de capitaux pour les répartir au mieux de leurs intérêts.
En 2016, la valeur du Bitcoin au 1er janvier est d'environ 400 dollars, en juin, elle atteint 750 dollars; rechute sous la barre des 500 et termine l’année à plus de 900 dollars.
Un chef d'entreprise peut-il admettre que les fonds dont il dispose puissent variés en valeur de façon si importante? Comment faire des prévisions, si avec une même quantité de Bitcoins, le nombre de biens ou de services qu'il pourra acheter ou vendre varie du simple au triple comme en 2016? Quant à y immobiliser des provisions pour diverses charges ou risques à venir, ce n'est même pas pensable. Même avec un gestionnaire de trésorerie, car lors de la revente, il faudra trouver l'acheteur. Si le marché est à la hausse, pas de problème. Mais si le marché est baissier, vous n'avez plus qu'à souhaiter vendre au mieux, en espérant récupérer votre mise de départ. Sans compter la nécessité de trouver un changeur qui acceptera la transaction. C'est là un goulot d'étranglement.
Qu'elles soient fiduciaire ou cryptographique, la spéculation monétaire comme toutes spéculations représente un risque élevé pour le parieur et a des répercussions sur l'économie réelle, car au départ, la première souscription en crypto-monnaie, est faite en monnaie si ce n'est fiduciaire pour le moins scripturale par le débit de votre compte bancaire. La croissance n'étant pas sans fin mais cyclique, pour ne pas parler de bulle spéculative, plus hauts seront les sommets atteints, plus forte sera la chute.
Les mauvais exemples sont pourtant d'importance. En voici quelques-uns :
En 2014, faillite de la plateforme MtGox après le détournement, en 2013, 850.000 Bitcoins, soit l'équivalent de 500 millions de dollars.
La même année, en mars, une autre plateforme d'échange, Flexcoin ferme à la suite de deux vols pour un total de 896 Bitcoins soit, à l'époque, l'équivalent de 590 000 dollars.
Plus récemment, en janvier 2016, Cryptsy, un acteur important du secteur, dépose le bilan.
Les recours comme celui de Cryptsy sont peu nombreux et la possibilité de récupérer les fonds engagés est très faible, même s'il arrive que des condamnations contre des dirigeants soient prononcées comme ce fût le cas du dirigeant de la plateforme d'échange Cryptsy ou la traduction française de l'article.
Conclusion : les crypto-monnaies sont des moyens de paiement alternatifs et peuvent être utilement substituées à d'autres moyens de paiement, à vos risques et périls et sans garantie de l'état.
Remarque: Une crypto-monnaie pour être une alternative réelle aux moyens de paiements actuels doit être acceptée par un grand nombre de cyber-commerçants et de commerçants. Même si leur nombre va croissant, ils ne sont pas aussi nombreux que l'on croit. Le site bitcoin.fr propose une liste d'entreprises acceptant les paiements en crypto-monnaies, principalement le Bitcoin.