Techno: Proposé le 30 avril 2020 par Max actualisé le 08 mai 2020
Le confinement généralisé et obligatoire induit par l'épidémie de Covid-19 a conduit au télétravail, lorsque c'était possible, de nombreux employés les obligeant à utiliser des outils de communication dont ils n'avaient, jusqu'à présent, ni l'usage ni la parfaite maîtrise. C'est le cas de la visio-conférence.
La visio-conférence a remplacé, non sans mal, les anciennes réunions lorsque nous fréquentions encore nos entreprises. Les applications sont nombreuses, plus ou moins payantes, selon la configuration dont nous avons besoin.
Comme souvent avec les outils numériques le mot d'ordre est l'action avant la réflexion. Des applications sont installées, utilisées, sans formation ni initiation, les outils sont dits intuitifs, et sans même lire les CGUConditions générales d'utilisation , les TOSTerms Of Service en anglais, ni définir une politique de sécurité. circonstances et conditions d'utilisation dans le cadre professionnel.
C'est donc dans l'ignorance la plus complète de la quantité et de la nature de données collectées et des traitements pouvant leur être appliqués ultérieurement que sont utilisées ces applications.
D'une manière générale les CGU prévoient de collecter des données durant la visioconférence, de les combiner avec des informations provenant de courtiers en données pour créer des profils de consommateurs, et d'exploiter les vidéos à diverses fins notamment de reconnaissance faciale.
Malgré les affirmations pouvant être faites par les éditeurs, il n'existe aucune certitude quant à la durée de conservation, à la possibilité de cession des données ou de leurs réutilisations. Il suffit d'un changement de propriétaire pour que les CGU s'en trouvent modifiés. Des précédents existent comme celui faisant suite au rachat d'Instagram par Facebook sur generation-nt.com.
Comme le télétravail, la visio-conférence crée une brèche de taille dans la confidentialité et la sécurité des données échangées, mais aussi sur les données concernant la géolocalisation, l'identification des participants, les sujets abordés pouvant également permettre d'esquisser un profil professionnel. Plus les temps de connexions seront long et répétés, meilleur sera le profilage. D'autant que ces données pourront être croisées avec d'autres sources d'informations.
Quelques recommandations:
Mon conseil: Si vous utilisez déjà une application de vidéo-conférence dans les conditions décrite ci-dessus, il est toujours temps de mieux faire en lisant et comparant les CGU.
Le piège de la gratuité: puisqu'il n'y a pas de contrepartie financière à l'acquisition ni à l'utilisation des outils, c'est donc que vous êtes l'outil, source de revenus différés mais bien réels. Nota: le paiement du service n'est pas une garantie de meilleure confidentialité, votre contribution financière ne représente peut-être qu'une participation au coût réel, coût dont vous ignorez tout.
Les liens vers les politiques de confidentialité.Vous ne pourrez plus dire que vous n'avez pas pu les lire, même s'il est vrai que sur les sites, les liens ne sont pas directement visibles.
Actualisation du 7 mai 2020 : Si l'on veut apprécier l'intérêt des GAFAM pour les collectes de données que permettent les services de visio-conférence, il suffit d'observer la réaction de Google face au succès grandissant, durant la période de confinement, de Zoom, teams ou de Skype ces deux derniers appartenant à Microsoft en mettant gratuitement sans limitation de durée mais limité à 100 participants et jusqu'au 30 septembre 2020. Ensuite les comptes gratuits seront limités à des réunions de 60 minutes, à disposition, depuis début mai, son service concurrent Google Meet, initialement réservé aux professionnels. Google ne veut rien manquer!
Pour ne pas être en reste Facebook a lancé, dès le 24 avril, son service de visio-conférence : Messenger Rooms.
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