La tendance est à l'IA générative

techno: Proposé le 15/08/2024 par Max Bertin actualisé le 17/08/2024

La tendance est à l'IA générative, mieux elle se porte haut et fort

Tout est fait pour nous encourager à utiliser les IA génératives, comme si elles étaient l'alpha et l'oméga de l'avenir d'une entreprise.
C'est un air connu, souvent entendu lorsque l'état a voulu faire son coming out numérique et entraîner les entreprises dans une transformation digitale contrainte, voire sous contrainte, puisque de nombreux services publics ne sont plus disponibles qu'en ligne, avec le succès que l'on sait.
Les rares implantations locales subsistantes ne recevant qu'avec parcimonie et uniquement sur rendez-vous, pris en ligne évidemment. Les services publics sont trop souvent aux abonnés absents dans les territoires.

Le déploiement d'une IA générative serait le nouveau vecteur de développement et de croissance des entreprises.

Sauf que nos technocrates étriqués du bulbe ont oublié qu'être titulaire d'un permis de conduire auto B, la bureautique d'entreprise, ne permet pas de conduire un bus ou un camion, l'IA générative, et qu'en conséquence il faudra investir dans des formations, l'achat de licences et de services en ligne. Le tout coûteux en temps et en argent pour obtenir les compétences utiles à la mise en œuvre et l'utilisation de ce nouvel outil technologique, sans certitude d'effets positifs ni de réaliser les promesses alléguées par leurs promoteurs.

Ne serait-ce pas, encore une fois, comme à chaque annonce d'une avancée technologique, une tentative de nous revendre l'invention de la roue, qui n'en fera pas plus que la première roue, ni mieux?

Que se passera-t-il lorsque les LLM auront épuisé, auront fini de piller les sources produites par l’humanité au fil des siècles dont les pseudo-intelligences artificielles se sont gavées sans vergogne et sans bourse déliée ?

Il semble que les mêmes incompétents n'aient tiré aucune conclusion de la lenteur, pour ne pas dire l'échec, du déploiement en France de la 5G, pourtant annoncée à grands renforts de fanfares et flonflons.

La dépendance à l'IA générative serait notre nouvel horizon comme le fut, en son temps, la course à l’espace.

Le seul défaut de cette approche, c'est que l'horizon ne cesse de reculer au fur et à mesure de notre progression et qu'au final, cela ressemble plus à une fuite en avant, une fuite désespérée, un peu à la façon de la promesse d'une croissance infinie sur une planète finie où, pourtant, tous les ans, nous sommes avertis de ce jour du dépassement qui arrive de plus en plus tôt dans l'année. Bien que théorique, ce jour du dépassement devrait nous inciter à plus de sobriété

Ce nouveau "Grand bond en avant" technologique, ce saut dans l'inconnu d'un éther numérique qui ne profitera qu'à quelques sociétés à volonté hégémonique comme ce fut le cas pour Microsoft dans les années 90 du siècle dernier et de Gogole et d'Amas jaune aujourd'hui, Open AI et consorts demain.

Quels bénéfices et quelles incidences pour l'entreprise utilisatrice, si ce n'est un nouveau cycle d'hyper-consommation succédant à celui de la transition numérique, quels avantages pour les clients d'icelle, quels intérêts pour les collectivités territoriales et même pour l'état. Hors la spéculation financière, déjà bien établie, rien n'est certain, tout n'est qu'hypothétique.

Pour ceux dont la mémoire serait, soit défaillante, soit courte, il suffit de rappeler l'échec calamiteux du logiciel "Louvois" destiné à gérer la paye des militaires.

Le premier effet immédiatement visible serait l'augmentation de la dépendance des utilisateurs à ces entreprises monopolistiques du digital qui sont des gouffres de consommation électrique et donc émettrices de gaz à effets de serre ayant une forte incidence sur l'évolution climatique de notre temps. Changement de climat dont nous constatons, aujourd'hui, les effets des pollutions émises depuis le mitan du XXe siècle.

L'IA générative, la réponse à tout, ou presque.

Nos entreprises vont-elles devenir des guichets d'IA génératives et finiront-elles, comme les guichets de services publics ou des DAB, par disparaître du paysage ?

Il est espéré des gains de productivité, des effets de leviers pour améliorer les performances des individus et des bénéfices des entreprises. Espoir chimérique d'une croissance continue, perpétuelle, sans limites.

La politique de croissance infinie poursuivie ces dernières décennies a entraîné les délocalisations et la désindustrialisation de régions entières afin d'améliorer la rentabilité et la distribution de dividendes, au détriment des salaires d'ouvriers mal payés, sans protection sociale et dans des conditions de travail misérables allant jusqu'à la mort par l'ensevelissement des ouvriers coincés sous les décombres du Rana plaza, l'immeuble qui s'effondra sur ses employés au travail.

Démonstration, s'il en était besoin, que la croissance infinie est une illusion et n'est qu'une soviétisation du capitalisme. Tout pour quelques dirigeants et quelques miettes, s'il en reste, pour les autres.

Commentaire : Le tropisme du toujours plus est un dévoiement de nos sociétés prétendument démocratiques et nous conduit vers une paupérisation déjà En marche des populations laborieuses et vers la Renaissance d'une société de castes. Ensemble n'ayant pour tout Horizon que la désespérance.

Nota : Pour les pays moins démocratiques, la pauvreté, la misère sont déjà le quotidien du peuple.

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